Résumé
thumb|upright=1.5|La lecture, Henri Fantin-Latour (1870) La lecture peut être définie comme une activité psychosensorielle qui vise à donner un sens à des signes graphiques recueillis par la vision et qui implique à la fois des traitements perceptifs et cognitifs. L'histoire de la lecture remonte à l'invention de l'écriture au cours du millénaire avant notre ère. Bien que la lecture de textes imprimés soit aujourd'hui un moyen important d'accès à l'information pour la population en général, cela n'a pas toujours été le cas. À quelques exceptions près, seul un faible pourcentage de la population de nombreux pays était considéré comme alphabétisé avant la révolution industrielle. Parmi les sociétés prémodernes ayant un taux d'alphabétisation généralement élevé, on trouve l'Athènes classique et le califat islamique. Les érudits supposent que la lecture à haute voix (clare legere en latin) était la pratique la plus courante dans l'Antiquité, et que la lecture en silence (legere tacite ou legere sibi en latin) était inhabituelle. Dans Les Confessions qu'il rédige au , Augustin d'Hippone remarque l'habitude inhabituelle d'Ambroise de Milan de lire en silence. Au siècle des Lumières, les élites ont encouragé la lecture passive plutôt que l'interprétation créative. La lecture n'a pas de lois concrètes, mais elle permet aux lecteurs de s'évader pour produire leurs propres produits de manière introspective, en favorisant une exploration profonde des textes pendant l'interprétation. Certains penseurs de cette époque croyaient que la construction (c'est-à-dire la création de l'écriture et la production d'un produit) était un signe d'initiative et de participation active à la société; ils considéraient, en contrepartie, la consommation (c'est-à-dire la lecture) comme une simple absorption de ce que les constructeurs fabriquaient. On considérait les lecteurs de cette époque comme des citoyens passifs, parce qu'ils ne fabriquaient pas de produit. L'historien français Michel de Certeau a fait valoir que les élites du siècle des Lumières étaient responsables de cette croyance générale.
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