Les Testaments des douze patriarches constituent une collection de douze livres bibliques apocryphes, pseudépigraphes intertestamentaires, qui, parvenus dans une version grecque, relatent les discours et recommandations attribués aux douze patriarches fils de Jacob sur leur lit de mort. L’œuvre, à connotations messianique et eschatologique, a été composée pendant la période du Second Temple. Elle comporte plusieurs strates rédactionnelles s'étalant du au de l'ère commune peut-être originellement rédigées en hébreu dans un milieu judaïque et, dans les recueils conservés, est marquée par interpolations secondaires chrétiennes. Assez peu cités dans la littérature patristique, les Testaments sont connus par quinze manuscrits en grec et la plus ancienne version complète conservée date du . Il existe également une version slavone et une version serbe proches de cette version. Une version arménienne — qui contient moins d'interpolations chrétiennes que la version grecque — est attestée par une cinquantaine de manuscrits mais n'a pas encore été complètement éditée. Les traductions européennes sont, elles, basées sur une version en latin réalisée à partir de la version grecque. On a retrouvé des fragments en araméen de documents relatifs à Lévi (1Q21, 4Q213, 4Q213a, 4Q213b, 4Q214, 4Q214a, 4Q214b), Juda (3Q7, 4Q538) et Joseph (4Q539) parmi les manuscrits de la mer Morte. Des fragments de Lévi, similaire à 1Q21 et datés du ont été découverts dans la gueniza d'une synagogue caraïte au Caire. Il existe également une version en hébreu tardif du testament de Nephtali. L'analyse des divergences entre les différents fragments et copies révèle au sein du texte un processus de synthèse et d'interpolation. La datation de l’œuvre est difficile et débattue car les matériaux conservés dans l'ouvrage présentent une grande diversité. L’œuvre comporte plusieurs strates rédactionnelles s'étalant du au de notre ère, mais c'est en hébreu qu'elle a dû être composé à l'origine.