La haine est un sentiment personnel de détestation, d'hostilité ou d'exécration très forte à l'égard de quelque chose ou de quelqu'un. Elle peut conduire à des comportements ou des actes malveillants, voire à commettre des assassinats.
Le philosophe espagnol José Ortega y Gasset définit la nature de la haine :
La psychanalyste Marie-Claude Defores considère la haine comme une force délibérément déstructurante et déshumanisante, arme principale de la perversion :
Allant dans le même sens, Heitor de Macedo affirme :
Pour le psychanalyste Pierre Delaunay,
Saverio Tomasella confirme l'ensemble de ces constats cliniques. Il relie la haine au fantasme, notamment aux fantasmes sociaux de « normalité ». La haine est un puissant moteur de « réussite sociale » et de prise de pouvoir, à l'œuvre autant dans les entreprises, que dans les institutions religieuses et les partis politiques. Le discours haineux tue ; il n’est pas une parole mais un acte destructeur.
Pour les psychanalystes Marie-Claude Defores et Yvan Piedimonte, la haine s'impose de façon déguisée :
À ce titre, il est possible de définir la haine comme la négation radicale d'une personne. Elle correspond à l'intention de détruire l'autre, en l'attaquant dans son être et son humanité.
En littérature, chez Balzac, la cousine Bette passe sa vie à chercher à détruire une famille. Bette meurt en gardant « le secret de sa haine ».
Un prétexte fréquent donné à la haine est d'accuser la partie adverse d'en être elle-même animée. En tant qu'accusation, elle est en ce sens un outil de manipulation des masses. George Orwell en donne un exemple avec le personnage de Goldstein dans 1984, que le régime utilise pour dériver vers un autre objet que lui le mécontentement de sa population.
L'amour est fréquemment proposé, comme l'antagoniste de la haine, mais peuvent être apparentés :
Plus précisément, la compassion serait l'antagoniste de la haine, par l'universalité intrinsèque de sa nature : la compassion, en s'adressant à tout humain, serait l'opposé de la haine, négation de l'humain.