De architectura (en français « au sujet de l’architecture ») est le traité d'architecture en latin de Vitruve, écrit vers -15, et dédié à l’empereur Auguste.
Ce traité expose le principe de la superposition vitruvienne des trois ordres classiques, celui des trois qualités d'un bâtiment firmitas, utilitas et venustas – solidité (force ou pérennité), utilité et beauté – et celui selon lequel l’architecture est une imitation de la nature. Ces principes formeront ce que l’on appellera par la suite la conception classique de l’architecture.
Il s’agit d’une des plus importantes sources de la connaissance moderne des méthodes et des techniques constructives des Romains, de leur conception des ouvrages d’une part, aqueducs, palais, thermes, ports, etc., comme des machines, outils et autres instruments de mesure. Il est également la principale source de la célèbre histoire d’Archimède et sa baignoire.
À l’origine, le traité était probablement accompagné d’illustrations. Il se présente comme une encyclopédie des techniques de l’Antiquité romaine, et fait l’éloge à son dédicataire de la fonction d’architectus, intermédiaire entre celle de l’architecte grec et de l’ingénieur militaire romain — éloge fort nécessaire, puisqu’il semble qu’à Rome, ce métier ne fût pas beaucoup mieux considéré que celui de simple artisan. Or, selon Vitruve, l’architecture est . L’architecte doit avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques, en optique.
Unique texte concernant l’architecture qui nous soit parvenu de l’Antiquité, il occupe une place prééminente dans le fondement théorique de l’architecture occidentale, depuis la Renaissance et jusqu’à la fin du . Ainsi les architectes de la Renaissance comme les italiens Sebastiano Serlio et Palladio s’en inspirèrent beaucoup. Il continua d’exercer une influence majeure jusqu’à l’avènement de l’architecture classique et baroque, où Claude Perrault (1613-1688) commença à remettre en question l’interprétation de ses principes.