Vijñāna (Sanskrit devanāgarī: विज्ञान; Pāli : viññāna) est un concept de la philosophie indienne qui signifie connaissance, savoir, discernement, compréhension, intellect ; science. Dans le Bouddhisme, vijñāna est la connaissance discriminante, l'un des cinq agrégats (skandha). Vijñāna désigne une conscience phénoménologique. Il s'agit d'un accident plutôt que d'une essence, d'un simple phénomène mental plutôt que d'une réalité éternelle. Si l'enseignement bouddhique de vijñāna prit place dans le contexte de rupture avec l'hindouisme, cet enseignement se démarque tout autant de nombre de modes de pensée européens. Car Vijñāna comme tout phénomène est, dans le bouddhisme affligée de trois caractéristiques - à savoir, il s'agit d'un phénomène impersonnel, éphémère et insatisfaisant. Vijñāna fait partie des quatre "agrégats" psychiques qui constituent, avec le corps, ce qui est souvent pris pour un être. Différentes philosophies interrogent la place de vijñāna par rapport aux autres phénomènes qui sont confondus, du fait de l'ignorance, avec une personne : ce sont par exemple les philosophies bouddhiques idéalistes. Mais, bien plus largement, toute philosophie bouddhique met en question cet aspect. Selon la coproduction-conditionnée, les créations, constructions mentales conditionnent les états de conscience, lesquels conditionnent à leur tour les cinq agrégats (nāmarūpa ou skandha). L'interprétation la plus classique en est que ce chaînon désigne la conscience comme "lien-de-renaissance", paṭisandi, c’est-à-dire la conscience comme à la base de la présente (re)naissance samsarique. La coproduction conditionnée peut cependant être interprétée en faisant de la conscience un acte de discrimination, au sens d'une saisie mentale d'agrégats : selon cette interprétation, la conscience distingue alors simplement différents agrégats qu'elle prend pour une personne.