Vedanā (pali ; sanskrit) est le plus souvent traduit par sensation, mais le concept bouddhique que ce mot recouvre ne correspond pas nécessairement à la compréhension occidentale de ce qu'est une sensation. C'est le second des cinq groupes d'existence (khandha).
La pratique de la méditation bouddhique fait souvent référence aux sensations. En particulier, le Satipatthana sutta propose une technique de contemplation des sensations : vedanānupassanā.
(SXXXVI, II, Pathama-akasa sutta)
Dans le SN 36.22 (Atthasata Sutta), vedanā est développé de cent huit manières, commençant par l'appréciation des ressentis corporels et mentaux (kāyikā ca cetasikā).
Vedanā est l'un des cinq agrégats (kandha) ; il s'agit donc de l'un des cinq éléments que le bouddhisme propose - plutôt que de parler d'une personne, puisqu'il n'y a nul Soi ni quelque élément qui soit éternel. Les agrégats recouvrent les phénomènes physiques et psychiques, et vedanā fait partie des quatre agrégats psychiques (nāma), avec la perception (saññā), les formations mentales et la conscience.
Là où le terme sensation au sens physiologique désigne plutôt une forme de perception, comme la sensation de froid ou de chaud (phoṭṭhabba), vedanā semble plutôt correspondre à une caractéristique des perceptions. C'est en ce sens que Christian Maës propose de traduire vedanā par , ceci correspondant au caractère plaisant, déplaisant ou neutre lors du contact d'un sens, objet et conscience.
Dans l'enseignement sur la roue de la vie qu'est la coproduction conditionnée, la sensation est conditionnée par le contact et conditionne à son tour la soif (taṇhā).
Parmi le Canon bouddhique, le livre qu'est le Paṭṭhāna propose une analyse des sensations visant à rendre compte de l'ensemble d'entre elles. Vedanā se voit alors partagé en trois types : les sensations agréables, désagréables, ou neutres - et ces sensations sont respectivement associées aux états de conscience (pali viññāna) karmiquement bénéfiques, pernicieux ou neutres.