Ansar al-Islam (en arabe أنصار الإسلام, Anṣār al-Islām ; en kurde ئەنسارولئیسلام, Ensar ul-Îslam ; littéralement « défenseurs de l'islam ») est un groupe armé djihadiste actif en Irak depuis 2001 et engagé dans la guerre civile syrienne depuis 2012.
vignette|280px|Tawela, district de Hawraman, Kurdistan irakien. Diyar Mohammed, 2016
Ce groupe, fondé le sous le nom de Jund al-Islam, puis rebaptisé Ansar al-Islam, est un des groupes armés djihadistes actifs au Kurdistan irakien dans les dernières années du régime de Saddam Hussein, parmi lesquels se trouvaient le Mouvement islamique du Kurdistan (rebaptisé Mouvement de l'unité islamique en 2000), Al-Tawhid (Mouvement islamique de l'unification), les Forces Soran et le Front de l'unité islamique.
D'inspiration salafiste, formée de Kurdes et d'Arabes dont des vétérans de la guerre d'Afghanistan, Ansar al-Islam profite de l'affaiblissement du pouvoir irakien après la guerre du Golfe pour établir une base dans le sud-est du Kurdistan irakien, près de la frontière de l'Iran. Il vise principalement des cibles kurdes dans les régions de Biyara et Tawela, au nord-est de Halabja dans la province d'As-Sulaymaniya. Il a pour chef (émir) le prédicateur Najmuddin Ahmad Faraj, dit Mala Fateh Kreka ou , né en 1956 à Souleimaniye, qui parvient un moment à fédérer les groupes djihadistes kurdes de la région. En 2002, ce groupe héberge Abou Moussab Al-Zarqaoui, le d'Al-Qaïda, qui contribue à renforcer son organisation. Il reçoit une dotation en argent liquide estimée entre et USD de la part d'Oussama ben Laden. Al-Qaïda lui prodigue par ailleurs des entraînements et lui procure une assistance logistique.
En 2001, Ansar al-Islam s'empare de la ville d'Halabja. Un rapport d'Human Rights Watch attribue au groupe une série de violations des droits de l'homme commises en 2001-2002 aux environs de Halabja : obligation du voile pour les femmes et de la barbe pour les hommes, interdiction de la musique, de la télévision, de l'adultère et de l'alcool, retrait des images de femmes, violation de la liberté religieuse et destruction des lieux sacrés des Kakaï (croyance syncrétique proche du chiisme) et des naqshbandi (un courant du soufisme) dont beaucoup doivent quitter la région.