Une voilure supercritique est en aéronautique un profil d'aile dont la vitesse critique est plus grande que pour une voilure conventionnelle. La vitesse critique de l'avion est celle qui provoque localement un écoulement supersonique de l'air sur la partie supérieure de l'aile et induit une trainée d'onde. Le Mach critique est celui où, l'avion étant à une vitesse inférieure à celle du son, l'écoulement commence à devenir supersonique sur une partie du profil. Le régime d'écoulement est alors transsonique. Grâce à la mise au point des réacteurs dans les années 1950, les avions purent atteindre de grandes vitesses. Ils furent confrontés aux phénomènes liés à la compressibilité de l'air. Celle-ci engendre la formation d'ondes de choc, induit une variation de la portance et augmente fortement la traînée : c'est le mur du son. La vitesse des avions de ligne est relativement proche de la vitesse du son (Mach 1). Les filets d'air subissent une accélération autour des profils, en particulier sur l'extrados de l'aile. Cette accélération donne naissance, sur les profils classiques, à des zones où la vitesse d'écoulement est localement supersonique (Mach supérieur à 1). Cette zone d'écoulement supersonique génère une onde de choc qui s'accompagne d'une importante dégradation des performances de l'avion. Les premières réponses furent apportées après la Seconde Guerre mondiale. Ces solutions incluaient des profils d'ailes plus fins dont l'épaisseur relative était inférieure à 12 %, un recul de l'épaisseur de l'aile et des ailes en flèche arrière. Ces solutions avaient leurs inconvénients. Le mach critique se situait vers 0,75 limitant d'autant la vitesse de croisière. La portance maximale était basse, et les ailes faiblement rigides en torsion nécessitaient des renforcements qui les alourdissaient. En 1962, des travaux du National Physical Laboratory en Angleterre portèrent sur une nouvelle approche nommée profils Peaky. Sur ces profils, l'extrados est plus plat, le pic de pression négative est ramené vers l'avant, la phase de re-compression est beaucoup moins brutale.
Karen Ann J Mulleners, Fatma Ayancik Cinoglu
Karen Ann J Mulleners, Julien Dominique Claude Deparday
Yves Bellouard, Pieter Vlugter, Arunkrishnan Radhakrishnan, Julien Gilles Edgar Gateau