Le tapa est un tissu d'écorce, une étoffe végétale obtenue par la technique de l'écorce battue, fabriquée dans les îles du Pacifique.
En Mélanésie, le tapa est fabriqué par les hommes, tandis qu'en Polynésie, c'est l'affaire des femmes. Traditionnellement, les étoffes étaient surtout utilisées à l'état naturel, certaines étaient teintes en jaune ou en rouge à l'aide de teintures à base de plantes.
vignette|Un tapa de Futuna décoré avec une carte de Futuna et Alofi.
Les kanak de Nouvelle-Calédonie connaissent deux types de tapa (awa), le blanc provenant du Broussonetia papyrifera, le tapa brun provenant du banian (ficus), tous deux utilisés dans les coutumes.
Aujourd'hui, les tapas sont utilisés en Polynésie comme support pour l'artisanat d'art, avec des motifs géométriques et des représentations de tikis.
Différentes espèces d'arbres ou d'arbustes sont utilisées : mûrier à papier (Broussonetia papyrifera) pour la couleur blanche, arbre à pain ( 'uru en tahitien) ou Ficus prolixa pour la couleur rouge-brun.
L'écorce prélevée en bandes est mise à tremper pendant deux ou trois jours pour l'assouplir, puis grattée de façon à ne conserver que le liber. Elle est ensuite battue sur un tronc d'arbre dur servant d'enclume à l'aide d'un battoir de section carrée aux faces gravées de rainures dont la finesse augmente selon la face. Durant l'opération, l'écorce est repliée plusieurs fois sur elle-même afin d'obtenir l'épaisseur souhaitée.
Fichier:FatuIva TapaMaking 1 20061111.jpg|Ingrédients et outils nécessaires
Fichier:FatuIva TapaMaking 2 20061111.jpg|Découpage de l'écorce
Fichier:FatuIva TapaMaking 3 20061111.jpg|[[Écorçage]]
Fichier:FatuIva TapaMaking 4 20061111.jpg|Battage de l'écorce et agrandissement jusqu'à obtention de la surface voulue pour peindre
Fanny Wonu Veys, Barkcloth in Tonga and its neighbouring areas : 1773-1900, presenting the past in the present, University of East Anglia, 2005, 2 vol. (thèse)
Emmanuel Anati, L'art du tapa : étoffe pour les dieux, étoffe pour les hommes (traduit de l'italien par Thierry Loisel), l'Insolite, Paris, 2005, 191 p.