Le tabla (en hindi hi, ourdou طبلہ, dérivé de l'arabe tabla qui veut dire « petit tambour ») est un instrument de musique de percussion de l'Inde du Nord, joué également au Pakistan, au Bangladesh, au Népal et en Afghanistan. Il se présente sous forme d'une paire de fûts, composée du dayan (tambour droit) qui produit divers sons aigus, et du bayan qui sert aux sons de basse.
Le tabla s'utilise en solo, ainsi qu'en accompagnement dans la musique classique hindoustanie (Khayal de l'Inde du Nord et du Pakistan), le Kathak (danse classique de l'Uttar Pradesh), dans la musique classique afghane et quasiment dans toutes les formes populaires dans ces régions. Depuis quelques années, il est intégré et échantillonné dans les musiques de fusion et électroniques.
Cet instrument apparaît à partir du dans les cours mogholes de l'Inde, pour accompagner le Khayal qui commence à prendre de l'importance face au Dhrupad.
À partir du milieu du , 6 styles (Gharanas) se développent et sont reconnus aujourd'hui par l'ensemble des maîtres tablistes : Punjab, Delhi, Lucknow, Ajrada, Farrukhabad et Bénares.
Avec le mridangam, c'est le membranophone le plus complexe qui soit. Le tabla est composé de deux fûts : le dayan ou dahina (droite), et le bayan ou baya (gauche), accordé généralement à la quinte grave (en fonction de la tonalité et du raga, ce peut être à la quarte ou à l'octave).
Le dayan est un petit tonneau taillé dans un tronc de thun, de teck ou de palissandre, mais seule une petite partie est excavée. Il importe de garder un fond lourd pour assurer stabilité et résonance vibratoire. Une première peau de chèvre y est posée sur la bouche, sur laquelle une autre est liée par un tissage en cuir de chameau, puis coupée en son centre.
thumb|Détail de la shyahi.
Une pâte, nommée « suru » composée de farine et de fer, est appliquée au centre de la peau pour former une pastille noire, la « shyahi », permettant de faire sonner l'harmonique fondamentale.