thumb|Exemplaire relié en maroquin de l'édition de 1494 du De re militari (collection de la British Library).
Epitoma institutorum rei militaris (« Traité de la chose militaire »), plus connu sous le titre abrégé de De re militari (« De la chose militaire »), est l'œuvre de Végèce (de son nom latin Publius Flavius Vegetius Renatus), un haut fonctionnaire du Bas-Empire romain, à la charnière des . Végèce n'est pas un militaire (il travaillait plus probablement pour les finances de l'Empire) et son ouvrage est une compilation des savoirs militaires romains mais également grecs, l'auteur ayant vraisemblablement lu tous les auteurs latins et grecs traitant du sujet. Il cite d'ailleurs Caton l'Ancien, Frontin, Cornelius Celsus, Paternus et les règlements militaires d'Auguste, Trajan et Hadrien.
Même en faisant abstraction des différentes thèses sur la datation précise de l'ouvrage et sur l'empereur auquel il est destiné, il est acquis que la rédaction de l'ouvrage se situe dans une fourchette comprise entre l'an 390 au plus tôt et l'an 439 au plus tard.
Végèce a donc bien connu les dérives de l'armée romaine tardive qui mènent, en finale, à la chute de l'empire d'Occident en 476. Ces maux sont, pour l'essentiel, une formation des recrues inexistante, l'abandon des équipements défensifs tels que les casques et les cuirasses, la pauvreté des moyens pécuniaires et surtout l'enrôlement massif de Germains, soit à titre individuel, soit par bandes entières avec leurs propres chefs et leurs tactiques traditionnelles.
En prenant la plume (probablement à la demande de l'empereur), Végèce s'explique sur son but : « J'ai réuni les préceptes (...) dont une application consciencieuse peut faire revivre dans l'armée les merveilles de l'ancienne bravoure ». Le De re militari, composé de cinq livres, est donc un rapport décrivant en détail les moyens de rétablir la situation militaire par des mesures appropriées.
Végèce préconise des armées peu nombreuses, de l'ordre de deux légions renforcées d'éléments auxiliaires et composées de soldats « bien entraînés », « bien équipés » et « bien commandés ».