Le bézoard (du persan پادزهر, pādzahr, « qui préserve du poison »), ægagropile ou égagropile est un corps étranger que l'on trouve le plus souvent dans l'estomac des humains ou des animaux ruminants et qui ne peut être digéré. Considéré comme un antidote, il a également servi d'objet décoratif chez les collectionneurs de curiosités des . Autrefois le bézoard, aussi appelé « pierre de fiel » ou « perle d'estomac », était réputé pour ses propriétés anti-poison au même titre que la corne de licorne. Ces deux objets précieux faisaient l'objet de nombreuses contrefaçons. Issu de la littérature médicale persane et arabe, le bézoard est mentionné dans les écrits médicaux européens depuis le notamment par les écrits du médecin grec Dioscoride. Il a été l'objet de la curiosité scientifique jusqu'au milieu du et faisait partie intégrante des cabinets de curiosités des naturalistes. De nombreuses sources débattent sur l'origine de cette pierre qui fait l'objet de discussions jusqu'à la fin du . Un bézoard du , enchâssé en pendentif d'or, a été trouvé dans les fouilles à Ougarit (aujourd'hui Ras Shamra) en Syrie. Bornéo, en Indonésie, était réputée au Moyen Âge pour la production de bézoards, comme l'évoque Jean de Mandeville dans son Livre des merveilles du monde, écrit entre 1355 et 1357. Des bézoards artificiels, telle la pierre de Goa, fabriqués par les Jésuites de Goa en Inde portugaise, ont été en vogue dans les cabinets de curiosités notamment aux . Ils étaient alors enchâssés dans des métaux précieux, en particulier l'or. Il était attribué aux bézoards, depuis des temps très anciens, des propriétés médicinales, attestées par les traces de râpage que l'on observe souvent à leur surface. La poudre obtenue (et mélangée à de l'eau ou une autre boisson) était considérée comme particulièrement efficace pour traiter divers maux dont la mélancolie. Ainsi, on trouvait fréquemment des bézoards dans les collections des plus puissantes familles européennes.