L'île de Murano est située au nord de Venise, dans la lagune. Les artisans, spécialisés dans le soufflage de la qualité précise du verre de Venise, ont une renommée internationale.
La superficie de l'île de Murano est de , partagée en deux par un Grand Canal traversé par un seul pont, le Ponte Lungo (ou Ponte Vivarini), qui fait en quelque sorte de celle-ci une « petite Venise ».
À l'origine, Murano prit le nom d’Amurianum, une des portes d'Altinum.
En 1201, le Sénat de Venise rédigea un décret qui obligeait les verriers de Venise à installer leurs fours sur l'île de Murano. De nombreux incendies s'étaient en effet déclarés à Venise au départ des fours de verriers et les Vénitiens s'inquiétaient des risques encourus par leurs maisons en bois. La condition insulaire permettait en outre de préserver plus facilement le secret de la fabrication du verre.
C'est ainsi que les verriers de Venise furent forcés de transférer leurs fours et ateliers à Murano où il en subsiste encore une centaine au début des années 2000. Chacune des verreries conserve jalousement ses secrets transmis de père en fils.
La production du verre était très réglementée, non seulement en ce qui concerne l'obtention des licences pour les maîtres verriers mais également sur le nombre d'ouvriers qu'ils avaient le droit d'employer, catégorie par catégorie. La corporation verrière y naquit au .
De la même manière, pour mieux contrôler les prix et la production, un calendrier très strict de fonctionnement des fours était édicté par la République de Venise.
Ainsi les verreries étaient obligées de respecter un congé annuel qui s'étendait de la mi-août à la mi-janvier.
À l'époque de son apogée, les productions de Murano étaient appréciées et connues dans l'Europe entière et ce jusqu'à Constantinople.
De nombreux souverains, de passage à Venise, se déplaçaient jusqu'à Murano pour admirer et commander leur vaisselle, vases, etc.
Le savoir-faire des verriers de Murano suscitait bien évidemment de nombreuses convoitises de la part des autres pays européens, et l'on craignait que l'étranger ne découvre le procédé des gens de Murano.