Durant l'Antiquité, les Messapiens ou Messapes (en grec Μεσσάπιοι, en latin classique : Messapii, -orum) étaient les habitants de la péninsule du Salento et du flanc méridional du massif des Murges. Leur territoire constituait l'arrière-pays d'une des principales colonies de Grande Grèce, Tarente, port de la mer Ionienne qui a été le centre du pythagorisme. Leur capitale était Bréntion, littéralement tête de cerf en illyrien, latinisée en Brundǐsǐum, l'actuelle Brindes, port de l'Adriatique. Ils se distinguaient par une langue aujourd'hui disparue, le messapien.
Une étude datée de 2022 révèle les anthroponymes personnels messapiens que la signification de leurs racines a été identifiée en comparant chacune d'entre elles avec des lexèmes correspondants dans les langues Slaves actuelles. Le résultat est que les anthroponymes personnels messapiens ayant des racines slaves sont de 52,91 %, ce qui permet d'estimer que dans la période du au , environ 53% de la population messapienne avait des ascendants slaves. Cela met en évidence que les Slaves étaient déjà présents en Europe bien avant le Ce qui permet d'estimer que les Slaves sont déjà présents dans l'Empire romain bien avant le , date généralement admise de l'arrivée des Slaves en Europe du Sud.
vignette|410px|Le Sud de l'Italie au temps d'Auguste. La Messapie est le « talon de la botte ». Les Messapiens sont réunis à Tarente pour former la Calabre au sein de la Région II.
L'étymologie de Messapien reste controversée. L'hypothèse avancée par Julius Pokorny qu'il signifierait « le peuple entre deux mers » (du proto-indo-européen *medhyo-, « milieu », et *ap-, « eau ») met en évidence le particularisme géographique de leur territoire, fausse île du bout du monde au centre du monde gréco-romain. À ce mystère s'ajoute, comme pour les habitants du Nord du Picenum, la singularité de la langue d'un peuple qui a autorisé dès l'Antiquité toutes sortes de spéculations sur leur origine.