La puissance et l'acte sont deux concepts de philosophie qui fonctionnent par opposition pour rendre compte du changement des choses. La distinction entre les deux remonte à la Métaphysique d'Aristote.
"Les idées platoniciennes, d’ordre purement formel, n’expliquaient pas le changement essentiel aux choses, elles étaient d’ailleurs obtenues par une méthode non scientifique, la dialectique. C'est pourquoi Aristote chercha à enserrer l’être mobile lui-même dans les concepts". Aristote crée une opposition fondamentale entre la puissance et l'acte. Il s'agit de deux catégories ontologiques (qui se rapportent à l'être) fondamentales.
La puissance (en grec ancien, δύναμις), est synonyme de potentialité. Ce qui n'est qu'en puissance, par opposition à ce qui est en acte, est ce qui n'est pas encore réalisé, ce qui n'est qu'une virtualité. Le chêne est en puissance dans le gland ; la statue est en puissance dans la pierre ou l'airain. La puissance est ce qui est à l'état de possibilité, c'est une promesse d'existence. Le sculpteur actualise la statue en sculptant dans la pierre.
L’acte (en grec , ainsi que ), est la réalisation, l'acte réalisé, une réalité achevée. C'est ce qui donne forme au monde ou à ses parts : l'œuvre pénètre et transforme la matière.
Aristote développe le concept d'entéléchie pour désigner la réalisation finale, l'élévation au stade ultime de l'Être, de ce qui était auparavant en puissance.
Saint Thomas d'Aquin a développé une théologie de l'acte et de la puissance, qui affirme essentiellement que Dieu est acte pur, que l'humain peut saisir l'existence de Dieu à partir des choses visibles, bien qu'il soit impossible pour un humain de saisir ce qu'est Dieu en lui-même.
La puissance et l'acte divisent l'être de telle sorte que tout ce qui est, est ou bien acte pur, ou bien composé nécessairement de puissance et d'acte, comme principes premiers et intrinsèques.
L'acte, parce qu'il est perfection, n'est limité que par la puissance, qui est une capacité de perfection.