vignette|Les plantes anémophiles, comme ce pin, produisent de grandes quantités de pollen emportées par le vent.
L’anémophilie, appelée aussi fécondation anémophile ou anémogamie, est un mode de pollinisation dans lequel les gamètes mâles des végétaux sont transportés par le vent vers les gamètes femelles. Ce mode de pollinisation est majoritaire chez les gymnospermes, minoritaire chez les angiospermes, où il n'est présent pour 10% environ d'entre eux (graminées, joncs, scirpes, chénopodiacées, polygonacées). Les hypothèses scientifiques postulent que chez les angiospermes, l'anémophilie est une acquisition secondaire apparue dans les zones froides ou tempérées où les pollinisateurs n'étaient pas assez nombreux. L'adaptation à ce type de pollinisation a entraîné, à partir des pollinisations par les animaux (les zoogamies), la constitution de formes bien typées, à l'origine du syndrome d'anémogamie.
Ce mode de pollinisation est apparu au moins 65 fois de façon indépendante chez les Angiospermes, ce qui interpelle à la fois sur la facilité de la transition vers la fécondation anémophile, mais aussi sur son peu de succès évolutif quant au nombre d'espèces impliquées : environ 10 % des angiospermes actuelles sont pollinisées par le vent, parmi lesquelles figurent les graminées (parmi les principaux responsables du rhume des foins). Ce processus semble relativement incertain et aléatoire par rapport à l'entomophilie.
La plante qui produit des quantités massives de pollen transporté par le vent dépense énormément d'énergie, mais ne façonne pas des structures complexes qui attirent les pollinisateurs, comme des fleurs colorées, du nectar ou des parfums odorants. Dans ce type de pollinisation, le pollen peut aussi être plus léger ou avoir des ballonnets d'air. Aussi les stigmates tels celui du chêne, du saule, du pin réceptionnent facilement le pollen par un stigmate long et plumeux. Chez d'autres espèces, la texture pollinique se modifie lorsque la pollinisation entomophile a échoué. Cette anémogamie tardive « de secours » prend alors le relais.