Le nationalisme breton est un courant politique apparu au début des années 1920 lors du second Emsav revendiquant l'indépendance de la Bretagne.
L'universitaire Michel Nicolas décrit cette tendance politique du mouvement breton comme « une doctrine mettant en avant la nation, dans le cadre étatique comme non étatique ». Selon lui, les personnes appartenant à cette tendance peuvent choisir de se présenter comme séparatistes ou indépendantistes, c'est-à-dire réclamant le droit à « toute nation à un état, et le cas échant doit pouvoir se séparer pour en créer un ».
Il l'oppose ainsi au régionalisme qui lui vise à un « réaménagement administratif accordant une autonomie à l'échelon régional » (c'est-à-dire autonomiste), et au fédéralisme breton qui lui cherche à mettre en place une organisation fédérale du territoire.
vignette|redresse|L'œuvre de Jean Boucher à l'origine de la création du courant nationaliste.
Plusieurs auteurs, groupes culturels, ou groupes politiques régionalistes, utilisent l'expression de « nation bretonne » dès le mais sans que celle-ci ne relève de dimension nationaliste. Ce n'est qu'au début du qu'un courant nationaliste breton commence à se constituer. Imitant le nationalisme français de l'époque, il axe son discours sur la défense de la langue bretonne et la valorisation de l'histoire de la Bretagne ; il s'en démarque cependant en cherchant à légitimer son action en se comparant à celles d'autres minorités européennes, « celtes » en particulier, comme celles du pays de Galles et surtout d'Irlande.
Dès la fin des années 1900, le journal Ar Bobl de François Jaffrennou commence à diffuser des idées proches de cette idéologie, mais 1911 est une date clef pour ce courant. L'inauguration d'une œuvre de Jean Boucher dans une niche de l'hôtel de ville de Rennes, figurant la duchesse Anne de Bretagne agenouillée devant le roi de France Charles VIII, provoque un mouvement d'opposition dans les mouvements régionalistes. Un militant, Camille Le Mercier d'Erm, perturbe l'inauguration, et utilise son procès comme tribune.