Le calembour est un jeu de mots oral fondé sur l'homophonie et la polysémie.
Le calembour est un trait de l'esprit, à connotation humoristique, qui, par le sens double d'une phrase, permet une approche ironique sur un sujet donné. Il fut souvent utilisé dans cette optique par les journaux satiriques et les chansonniers du début du . Les calembours sont généralement davantage appréciés à l'oral qu'à l'écrit. Une légère différence d'intonation peut, en effet, orienter la compréhension d'une phrase ambiguë. Le procédé est approprié à la langue française, qui est peu accentuée et riche en homophones.
Selon l'auteur américain Isaac Asimov, « le calembour est la forme la plus noble de l'esprit » (en post-scriptum de la nouvelle Cache Cash dans le recueil Histoires mystérieuses). À l'inverse, pour un des personnages des Misérables de Victor Hugo, « Le calembour est la fiente de l’esprit qui vole » (mais le même précise, « Loin de moi l’insulte au calembour ! Je l’honore dans la proportion de ses mérites ; rien de plus »).
L'adjectif calembourgeois existe pour décrire une personne qui aime beaucoup et donc qui utilise les calembours. Par exemple, le peintre français Christian Zeimert est ainsi décrit. Le collectif la calembourgeoisie existe donc et signifie les gens calembourgeois comme groupe.
L'étymologie est incertaine. Le rapprochement avec calembredaine paraît évident, sans qu'on puisse pour autant établir un rapport certain de dérivation.
Si la première utilisation du terme est traditionnellement attribuée à Denis Diderot (dans une lettre à Sophie Volland datée du ), il est en fait attesté bien antérieurement, dans un texte non signé publié en 1755, sous la forme « calambour ». Le mot est qualifié par l'auteur de « barbare », « qui n'a de lui-même aucun sens, & que cette raison rend bien digne du genre qu'on lui fait signifier » (celui des jeux de mots absurdes et ridicules cultivés par les turlupins).