La culture nuragique apparaît en Sardaigne au cours du premier âge du bronze, vers le et concerne plusieurs milliers de monuments. Son nom dérive de son monument le plus caractéristique : le nuraghe. En une vingtaine d'années, le . Une civilisation très semblable, appelée torréenne, s'est développée dans l'actuelle Corse-du-Sud dans la même période.
La culture de Bonnanaro, qui marque le début de l’âge nuragique, se développe entre -1800 et -1600. Il a été formé de l'évolution finale de la culture campaniforme ainsi que d'influences de la péninsule italienne (culture de Polada).
Sur la base d’une classification et d’une division temporelle du spécialiste Giovanni Lilliu, la première phase dénommée Nuragique I, voit se former les caractéristiques principales de cette culture ; entre la fin du Bronze ancien et les débuts du Bronze moyen () apparaissent les premiers « proto-nuraghes », appelés également « nuraghes en couloir ». Il s’agit d’édifices assez différents des nuraghes classiques : d’aspect plus ramassé et dont le plan est généralement irrégulier. On ne trouve pas à l’intérieur la grande chambre circulaire typique du nuraghe, mais un ou plusieurs couloirs et éventuellement une petite chambre couverte par une fausse voûte.
À l’âge du bronze moyen, au cours des apparaissent les nuraghes en tholos, caractérisés par la tour conique tronquée qui abrite à l’intérieur une ou plusieurs chambres superposées, couvertes par une fausse voûte.
Dans un second temps, à situer vraisemblablement durant la phase du Nuragique III (Bronze récent et Bronze final, entre le ) furent adossées au simple nuraghe déjà existant d’autres tours nuragiques reliées par un mur d’enceinte pour former un véritable bastion muni de tours, constituant des édifices imposants et bien articulés : du simple ajout d’une petite tour latérale à la véritable forteresse avec un bastion pourvu de tours angulaires, généralement trois (Santu Antine, Torralba-SS, Losa, Abbasanta-OR), quatre (Su Nuraxi, Barumini; Santa Barbara, Macomer), ou même cinq (Arrubiu, Orroli), souvent pourvus d’une cour intérieure où se trouvait également un puits pour l’eau.