La limite Nord/Sud (« ligne Brandt », « clivage » géographique Nord/Sud ou encore Nords/Suds) est le nom donné à une ligne imaginaire séparant, dans les années 1980, les pays développés (du Nord) des pays en voie de développement (du Sud). En réalité, elle ne correspondait que peu à une limite entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud mais plus à une ligne illustrant les inégalités de développement (par exemple l'Australie car elle est en hémisphère sud mais elle est en hémisphère nord avec la limite Nord/Sud).
Le terme de la limite Nord/Sud est apparu en 1980 dans le rapport Nord-Sud : un programme de survie de Willy Brandt, chancelier allemand de 1969 à 1974. Ce rapport traite des problèmes de développement. Selon son auteur, le clivage Nord-Sud remplace progressivement le clivage Est-Ouest, pourtant central dans la représentation du monde en pleine guerre froide.
La couverture du rapport expose une carte du monde délimitée par cette ligne Nord/Sud. C'est l'illustration sur la couverture de l'ouvrage de Willy Brandt qui popularise malgré lui, la séparation Nord/Sud. En effet, Willy Brandt cherchait alors à nuancer cette délimitation basée sur les travaux d'Yves Lacoste dans Géographie du sous-développement en 1965.
La limite inclut, dans son hémisphère nord, les pays de la Triade mais également d'autres pays développés dont certains nouveaux pays industrialisés :
Les États-Unis et le Canada
Les États européens
La Turquie
Israël
La Corée du Sud, le Japon
Singapour
L'Australie et la Nouvelle-Zélande
L'Argentine, le Chili et l'Uruguay
Le Panama et le Costa Rica
Cette limite est contestable et de plus en plus critiquable. En effet, elle n'a pas évolué depuis 1980, alors que l'IDH de certains pays du Sud, d'après cette limite, a dépassé celui de plusieurs pays du Nord.
Par exemple, l'IDH de l'Argentine, les Émirats arabes unis, le Chili, le Costa Rica, le Mexique sont aujourd'hui supérieurs à celui de la Bulgarie, de l'Albanie ou encore de la Biélorussie.