Concept

Déficit budgétaire et déficit public

Résumé
En comptabilité nationale, la notion de déficit budgétaire s'utilise lorsque le budget de l'État est en déficit : les recettes de l’État (hors emprunt) sont inférieures à ses dépenses (hors remboursement d'emprunt) d'où un solde budgétaire négatif. De même, les administrations publiques (ensemble composé de l’État, des ODAC, de l'administration territoriale et des administrations de sécurité sociale) connaissent un déficit public lorsque les dépenses publiques pour une année sont supérieures aux recettes publiques ; le solde des finances publiques est alors négatif. Le déficit budgétaire peut se traduire par de nouveaux emprunts contractés par l'État au cours de l’année, en plus de ceux destinés à amortir les emprunts antérieurs arrivés à échéance. Ces emprunts viennent alimenter la dette de l'État, de même que le déficit public augmente la dette publique. Ainsi, ces deux données sont liées mais se distinguent par leur nature : le déficit est un flux alors que la dette est un stock. Concrètement, les budgets publics (mesurés avec une périodicité annuelle) sont très souvent déficitaires, dans la majorité des pays ; dans le cas opposé, on parle d’excédent budgétaire. En France, dans le cadre de la loi organique relative aux lois de finances, le solde budgétaire de l'année à venir fait l'objet d'une prévision inscrite dans le projet de loi de finances. Pour équilibrer les comptes, le déficit peut être compensé : par l'emprunt (ce qui déplace le « problème » dans le temps, suppose la confiance des créanciers, et a de toute façon un coût puisqu'il faut payer des intérêts) ; par le recours à des réserves préalablement accumulées à partir d'excédents budgétaires réalisés les années antérieures ; plus généralement, en puisant dans le patrimoine ; par des hausses d'impôts, à supposer qu'elles n'atteignent pas le point de rupture où elles détruisent le gisement fiscal, ou par des baisses d'impôts, qui peuvent éventuellement augmenter les rentrées fiscales (voir courbe de Laffer) ; par une émission monétaire (« planche à billets »), qui ne déplace pas la difficulté dans le temps, mais en change la nature en modifiant la valeur de la monnaie.
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