La porphyrie aiguë intermittente est la plus fréquente des porphyries hépatiques. C'est une forme sévère de porphyrie hépatique. Elle affecte principalement les viscères et le système nerveux central et autonome. Les manifestations de cette maladie sont intermittentes et menacent quelquefois la vie du patient. Il s'agit d'une mutation du gène HMBS situé sur le chromosome 11 codant la porphobilinogène déaminase. Cette enzyme intervient dans la synthèse de l'hème et son déficit entraîne une accumulation de ses précurseurs. La maladie est à transmission autosomique dominante avec une très faible pénétrance. Les lésions neurologiques seraient dues à l'accumulation d'acide 5-aminolévulinique qui serait toxique pour les neurones. Cette maladie se rencontre surtout en Suède avec une prévalence de 1 sur 10 000 (avec une fréquence augmentée au nord de ce pays, probablement due à la diffusion d'une famille porteuse) et en Angleterre. La prévalence européenne est de 1 sur et elle peut monter à un sur 500 chez les malades atteints de troubles psychiatriques. En France, la mutation est identifiée dans un cas sur 1600 personnes. Le philosophe Jean-Jacques Rousseau aurait souffert de cette porphyrie hépatique. La porphyrie aiguë intermittente est souvent déclenchée par la prise d'alcool, de barbituriques, stéroïdes (médicaments activateur du cytochrome p450). Les régimes amaigrissants, le stress, les voyages ainsi que les variations hormonales de la femme sont aussi retrouvés comme facteur déclenchant. Les premières manifestations apparaissent à la puberté, deviennent plus fréquentes après la quarantaine et atteignent plus souvent les femmes que les hommes. Le retour à un état normal peut prendre quelques jours à quelques mois sans traitement. Les crises débutent par une anxiété, un mal-être, une insomnie. Les douleurs abdominales sont la manifestation la plus fréquente de la maladie et sont souvent le premier signe évocateur d'une porphyrie aiguë intermittente.