Spoutnik 1 (en Спутник I, signifiant « Compagnon » ou « Satellite ») fut le premier satellite artificiel de la Terre. Cet engin spatial soviétique, premier de la série de satellites Spoutnik, fut lancé le depuis le cosmodrome de Baïkonour par un lanceur R-7 Semiorka, un missile balistique intercontinental développé par l'OKB-1. Le responsable du projet, Sergueï Korolev, était fasciné par les perspectives spatiales ouvertes par les fusées, et avait réussi à persuader ses commanditaires militaires d'utiliser le missile balistique comme lanceur de satellites. Pour développer un missile balistique intercontinental, les ingénieurs de Korolev ont dû concevoir une fusée de grande taille, car les bombes nucléaires soviétiques n'étaient pas aussi miniaturisées que leurs homologues américaines. La capacité du lanceur permettait de placer d'emblée un satellite de relativement grande taille en orbite. Spoutnik 1 était une sphère métallique de de diamètre et d'une masse de qui transmet par radio des indications sur la température et la pression à bord. Le satellite fonctionna vingt-deux jours jusqu'à l'épuisement de ses batteries, sources de son énergie. Le lancement de Spoutnik 1 marqua le début d'une période historique appelée ère spatiale : dès l'année suivante, vingt-huit tentatives de lancement de satellites eurent lieu, dont cinq réussies. En , les États-Unis et l'URSS annoncent, chacun de leur côté, qu'ils lanceront un satellite artificiel dans le cadre des travaux scientifiques prévus pour l'Année géophysique internationale (—). À l'époque, aucun enjeu autre que scientifique n'est attaché à cet objectif. Les dirigeants américains décident dans cette perspective de développer un nouveau lanceur de trois étages, la fusée Vanguard (en français l'« avant-garde »), qui comporte un grand nombre d'innovations techniques par rapport aux fusées développées jusque-là. D'autres propositions moins radicales sont repoussées.
Kamiar Aminian, Salil Apte, Vincent Gremeaux, Simone Troxler
Martinus Gijs, Frédéric Lacharme