Un slam est, historiquement, une compétition de poésie. C'est une poésie déclamée dans des espaces publics (dans la rue, un bar...) ou dans un lieu de spectacle (dans une salle de concert, un théâtre...), avec ou sans accompagnement musical.
Le slam appartient au genre de la poésie engagée, dont il renouvelle les codes. Le vocabulaire est familier (argot, verlan, néologismes) et le choix des mots est au service de la rythmique. Les jeux de mots et de sonorités sont fréquents (paronymes, rimes, synonymes).
Le slam se situe entre la diction et le chant. L'éventuelle partie instrumentale est au service du texte et ne le couvre pas. Les instruments sont peu nombreux et accompagnent la voix.
Cette pratique offre une tribune d'expression par laquelle les personnes sur scène déclament leur poésie dans la forme qu'elles désirent, chaque événement définissant la palette des formes autorisées. Le slam est, selon John Naughton, un « outil de démocratisation et un art de la performance poétique » et un « lien entre écriture et performance, encourageant les poètes à se focaliser sur ce qu'ils disent et comment ils le disent ».
En anglais, Slam Poetry signifie « chelem de poésie », dans le sens des tournois du grand chelem de rugby ou de tennis. Dans les pays francophones, il est parfois détourné de son sens dans la dérive du verbe « to slam » signifiant « claquer ». Les scènes slam prennent la forme ludique d’une rencontre, impliquant une participation du public. Cinq personnes du public choisies par l'organisateur doivent donner des notes à chaque poème à la fin de chaque performance, au vu de toute la salle, et choisir ainsi les poètes qu'elles souhaitent réentendre ou voir représenter leur communauté à des slams inter-villes ou internationaux.
En France, une confusion existe sur le terme de « slam », parfois utilisé pour désigner une simple scène ouverte de lecture de poèmes ou de la poésie urbaine chantée ou déclamée avec de la musique, c'est-à-dire du « spoken word ».