Les Turcs de Bulgarie constituent près de 9,4 % de la population bulgare en 2001, et représentent ainsi la plus grande minorité du pays.
vignette|Ancienne Grande Mosquée de Sofia aujourd'hui le Musée archéologique national
La communauté turque de Bulgarie est implantée, surtout à l'est du pays, depuis de nombreux siècles. Sa constitution est le fruit de plusieurs vagues migratoires à différentes époques et de différents horizons :
Du au , divers peuples turcophones, tels que les Onogours également appelés Proto-Bulgares, les Petchénègues et les Coumans s’implantèrent dans la région, tantôt de manière indépendante, tantôt comme mercenaires des États de l’époque (Empire byzantin et Premier Empire bulgare) et adoptèrent le christianisme oriental. Ces peuples se sont en grande partie assimilés aux Bulgares de souche slave, mais une partie resta turcophone (parmi leurs descendants chrétiens on compte les Gök-Oghouzes, originaires de Bulgarie mais transplantés dans le Boudjak en 1812).
Au arrivèrent les Tatars de la Horde d'or et au ceux du Khanat de Crimée, là encore tantôt de manière indépendante, tantôt comme mercenaires des États de l’époque (Second Empire bulgare et Despotat de Dobroudja), et y adoptèrent, cette fois l’islam sunnite.
Au vinrent des Turcs ottomans, musulmans, qui firent de la Bulgarie trois des provinces de leur empire (Ton-ili ou province du Danube, Özi-ili ou province de la mer Noire, et Rum-ili ou province de Macédoine et de Thrace), et y colonisèrent aussi des bergers Turcs seldjoukides venus d’Anatolie et appelés Konariotes ; en outre, de nombreux Bulgares de souche se convertirent à l’islam pour échapper à la double-capitation sur les chrétiens (Kharâj) et au devchirmé (παιδομάζωμα : razzia des enfants, pour en faire des janissaires) : ce sont les Pomaques dont une partie adopta la langue turque, grossissant d’autant le nombre de Turcs, bien qu'il existe également des bulgares convertis qui ne se dénomment pas Pomaques.