L’allusion (substantif féminin), du latin ad : « vers », et de ludere : « jouer », soit allusio : « jeu verbal », est une figure de style qui consiste à évoquer, sans les nommer explicitement, des personnes, des événements (allusion historique), des faits ou des textes supposés connus.
L’allusion provoque dans l’esprit un rapprochement rapide entre les personnes, les choses, les époques ou les lieux. Tour à tour au service de la louange et de la satire, l’allusion peut être une flatterie ingénieuse ou une offense perfide ; elle est le plus souvent un agrément littéraire délicat, quelquefois un trait énergique d’éloquence.
L'œuvre Exercices de style de Raymond Queneau fait allusion aux Fables de La Fontaine
L'allusion est une figure se fondant sur l'implicite et sur l'analogie à une chose connue: un événement, un personnage, un ouvrage, etc. pour illustrer le discours (voir aussi antonomase). La reconstitution du sens et de la portée de la figure nécessite un partage des mêmes référents culturels et une connaissance du contexte.
Pour Gérard Genette, l'allusion est l'un des procédés constitutifs du mécanisme historique de l'intertextualité et l'article intertextualité (on parle alors d’allusion intertextuelle), avec l'emprunt, le pastiche, la citation, la traduction, le plagiat et la parodie. C'est en cela une figure favorite des auteurs littéraires car elle matérialise les liens qui existent entre écrivains de toutes époques et de tous lieux. L'allusion est en synergie avec une autre figure : la citation avec laquelle elle partage une portée semblable et avec laquelle elle est enfin une pratique créatrice :
L'allusion peut être perçue comme une macro figure. En effet, elle peut mettre en œuvre une multitude d'autres figures, comme des tropes telles : la métaphore, la métonymie, l'allégorie, la synecdoque et reposer sur des figures morpho-syntaxiques comme la concaténation, la syllepse ou encore le parallélisme.