La figure de la demoiselle en détresse, ou de la jeune femme persécutée, constitue un stéréotype culturel récurrent. Il s'agit d'une jeune femme menacée par un « méchant » ou un monstre et que le héros doit sauver. Elle est devenue une figure classique de la fiction, en particulier des mélodrames.
Le terme de « demoiselle » (ou damoiselle) renvoie à la thématique médiévale du chevalier pour qui voler au secours d'une demoiselle en détresse constituait une part importante de ses aventures.
Le statut de victime de la demoiselle en détresse, qui peut être décrite comme ingénue, voire naïve, combiné à son besoin d'être secourue, a fait de ce stéréotype la cible des critiques féministes. Ainsi au cinéma, même si cette figure permet d'obtenir des ressorts tout trouvés pour bâtir un scénario, le renvoi systématique à ce type de rôle est décrié par les actrices qui souhaitent montrer l'étendue de leur jeu, puisque ces personnages, toujours dans l'ombre du héros masculin, sont cantonnés à un caractère typique et peu complexe.
La thématique de la demoiselle en détresse remonte à la Grèce antique dont la mythologie, si elle inclut des déesses puissantes, recèle aussi un grand nombre de jeunes filles sacrifiées ou menacées de l'être. L'exemple le plus célèbre est celui d'Andromède, dont la mère avait offensé Poséidon : celui-ci envoya un monstre marin ravager la région et, pour apaiser le dieu, Andromède fut enchaînée à un rocher près de la mer. Le héros Persée tua le monstre et sauva Andromède avant de l'épouser. De nombreux artistes représentèrent Andromède enchaînée nue au rocher. On retrouve également le thème de la demoiselle en détresse et du dragon dans le mythe de Saint Georges.
Les contes de fées occidentaux reprennent souvent le thème de la demoiselle en détresse. Des sorcières enferment Raiponce en haut d'une tour, jettent un sortilège à la Belle au bois dormant ou empoisonnent Blanche-Neige. À chaque fois, un prince vient au secours de la princesse, la sauve et l'épouse.