La Théogonie (en grec ancien ) est une œuvre du poète grec Hésiode () écrite en hexamètres dactyliques. Elle joue un rôle fondateur dans la connaissance que nous avons de la mythologie grecque. Le terme vient du nom qui signifie et du verbe qui signifie . Il s'agit donc d'un récit de l'origine des dieux.
Le mythe hourrite de Kumarbi présente de nombreux points de contact avec la cosmogonie d'Hésiode. Ce mythe traduit des conceptions influencées par le rayonnement de la civilisation mésopotamienne, mais son contenu reste foncièrement hourrite. Du moins assure-t-il un lien entre la Grèce et l'Orient.
selon l'expression de Nicole Loraux, le poème conte la naissance de (). Il s’ouvre par une longue invocation aux Muses :
Hésiode narre d’abord les circonstances de sa vocation : les Muses l’ont visité alors qu’il faisait paître ses troupeaux sur les pentes du mont Hélicon. Elles lui ont remis un rameau de laurier, et lui ont ordonné de chanter l’histoire des dieux immortels. La seule condition qu’elles imposent à ce don de voyance poétique est de les célébrer au début et à la fin de chacun de ses chants, ce qu’il fait aussitôt par un hymne qui peut se diviser en quatre parties :
Les Muses ont pour fonction de réjouir le cœur de Zeus.
Naissance et apparition des Muses sur l’Olympe.
Les Muses sont les inspiratrices des rois et des poètes. Invocation aux Muses.
Hésiode évoque ensuite l’émergence du règne de Zeus. Au commencement est le Chaos, état d’indistinction universel, suivi par Gaïa (la Terre), Érèbe (les Ténèbres) et Éros (le Désir, principe du commencement et de l’origine). De ces divinités premières naissent les éléments naturels (la Nuit, le Jour, etc.) et de nombreuses divinités allégoriques (le Sommeil, la Mort, etc.).
Parallèlement, des théomachies voient Zeus prendre le pouvoir sur les Immortels, et chasser les forces anciennes créatrices de désordre (les Titans et les Géants). Zeus concilie en lui la force (, ) et l’intelligence (il a avalé Métis, déesse de l’intelligence rusée).