vignette|Un tournesol L’écosophie est un concept forgé par le philosophe Arne Næss à l'université d'Oslo en 1960, au début du mouvement de l'écologie dite , qui invite à un renversement de la perspective anthropocentriste : C'est autour de ce constat que va se développer l'écosophie comme un courant de pensée du mouvement écologiste depuis les années 1960. Ce courant est proche de celui de l'éthique de l'environnement qui remet en cause l'homme comme mesure de toute chose, ou comme sommet absolu de l'évolution, s'autorisant à puiser sans limite dans les ressources naturelles. L'écosophie inclut dans son idéologie et ses conceptions philosophiques une forme de morale sociale écosophique. Le socius écosophique est défini d'après un système apyramidal écosocial sans stratifications sociales prédéterminées. Le philosophe et psychanalyste français Félix Guattari développe la notion d'« écosophie » dans son ouvrage Les Trois Écologies : l'écologie environnementale pour les rapports à la nature et à l'environnement, l'écologie sociale pour les rapports aux réalités économiques et sociales, l'écologie mentale pour les rapports à la psyché, la question de la production de la subjectivité humaine. Elle introduit des disciplines telles que l'écopsychiatrie et l'écopsychologie. La racine « eco » dans son acception grecque originaire renvoie à oïkos, c'est-à-dire : maison, bien domestique, habitat, milieu naturel. Sophia signifiant en grec connaissance, savoir, sagesse, on peut proposer une traduction littérale de l'« écosophie » comme « sagesse de l'habiter », constitution par chacun de son propre milieu. Autrement dit, l'écosophie implique une perspective pragmatique sur les pratiques sociales, une attention, au-delà de « l'individu » contemporain rendu superflu, à la fabrique des communautés. Le projet de Félix Guattari est de réintégrer la complexité et la singularité des individus, leur libido, leurs rêves, dans une nouvelle équation politique, tenant compte du fantasme.