Les Huns blancs, nommés par les Indiens en sanskrit : Shvetahuna (IAST śvetahūna, de śveta, blanc et hūna, hun), Hephthalites (Ἐφθαλῖται) par les Grecs, Yeta, Yàdā (sinogramme traditionnel 嚈噠) ou Yàndá (sinogramme traditionnel 厭達, sinogramme simplifié 厌哒) par les Chinois (*Iep-t'ien en moyen chinois ; se dirait yip-daat ou yim-daat en cantonais) sont un peuple nomade établi sur un vaste espace triangulaire entre la mer d'Aral au Nord-Ouest, le lac Bosten au Nord-Est et le au Sud. On les rattache généralement aux autres peuples appelés Huns. Ils ont joué un rôle important dans l'histoire de l'Asie centrale, de la Perse et de l'Inde.
Les Chinois les mentionnent pour la première fois en 125 comme vivant au sud de la Dzoungarie, sous le nom de Hua. Ils franchissent le Syr-Daria avant 440 et envahirent la Transoxiane (habitée par les Sogdiens), la Bactriane et le Khorasan, au Nord-Est de la Perse. Un historien arménien du , Elishe Vardapet, mentionne une bataille entre l'empereur sassanide Yazdgard II (438-457) et les Hephthalites en 442. Plus tard, vers l'an 500, ils prennent possession des oasis du bassin du Tarim, pourtant beaucoup plus proche que la Transoxiane de leur territoire d'origine.
La question de l'identité des Hephthalites est l'une des plus ardues qui soient car les textes chinois les décrivant sont contradictoires.
Ainsi, le Chinois Wei Jie (?), bien qu'ayant personnellement conversé avec des Hephthalites, ne réussit à identifier leur langue, ce qui est tout à fait significatif. Cela montre soit qu'ils n'appartenaient à aucun des grands groupes linguistiques connus au , soit qu'ils avaient alors perdu leur identité linguistique. Plusieurs théories s'opposent, résumées par K. Enoki dans son article de 1959 « On the Nationality of the Ephtalites » dans les Memoirs of the Research Department of the Toyo Bunko. Il tranchait pour des raisons principalement ethnographiques en faveur d'une origine iranienne des Hephthalites.