Le symbolisme phonétique, ou la phonosémantique, est un phénomène linguistique qui consiste en un rapport motivé entre le son et le sens (la phonétique et la sémantique) des langues naturelles.
(Dictionnaire de linguistique, Larousse, 1973, ).
Soutenir , c'est affirmer (Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Seuil, 1995, ). Exemple : Plutarque fait un rapprochement entre le mot Πἀντα (panta, « tout ») et le mot Πἐντε (pente, « cinq »), pour identifier symboliquement le monde au nombre cinq.
L'interrogation du symbolisme phonétique commence avec Platon qui consacre à ce sujet l'un de ses dialogues, le Cratyle. Des théories phonosémantiques sont ensuite proposées dans l'Antiquité, entre autres, par Épicure (Lettre à Hérodote) et par Nigidius Figulus (chez Aulu-Gelle, Noctes atticae) ; au Moyen Âge, par Abrahm Aboulafia et Jacob Böhme ; à l'âge moderne, par Gottfried Wilhelm Leibniz (Nouveaux Essais sur l'entendement humain, 1765), Charles de Brosses (Traité de la formation méchanique des langues, 1765), Étienne Bonnot de Condillac (Grammaire, 1775) et Wilhelm von Humboldt (Introduction à l'œuvre sur le Kavi, 1836). Dans la première moitié du , Otto Jespersen fut un grand partisan de cette théorie.
Les recherches actuelles doivent beaucoup :
aux travaux théoriques de Roman Jakobson (notamment À la recherche de l'essence du langage, 1965), d'une part,
et d'autre part de Gustave Guillaume,
ainsi qu'aux données expérimentales illustrés par Jean-Michel Peterfalvi (Étude du symbolisme phonétique par l'appariement de mots sans signification à des figures, 1964 et Les recherches expérimentales sur le symbolisme phonétique, 1965)
et Ivan Fonagy (La vive voix. Traité de psycho-phonétique, 1983).