vignette|Joachim Stephani possible auteur de la formule. Cujus regio, ejus religio (traduction commune : « tel prince, telle religion ») est une maxime latine définissant le principe politique instauré au dans le Saint-Empire romain germanique, suivant lequel la religion d'un peuple devait être celle de son souverain. Cette doctrine imposée à l’empereur par les princes protestants en terre germanique s’oppose à la conception catholique du gouvernement civil soumis au pape : c’est un point essentiel de la paix d’Augsbourg de 1555 qui a ouvert une nouvelle période historique en Allemagne. La formule cujus regio, ejus religio — qui n’existe pas dans le texte du traité d’Augsbourg de 1555 ni dans la Transaction de Passau de 1552 — semble dérivée d‘une phrase du juriste luthérien Joachim Stephani dans ses Institutiones juris canonici de 1599 (Règles du droit canonique). Le canoniste, s’adressant à eux, clarifie le nouveau droit des évêques dans le chapitre VII du Livre I : De Jure Episcopi. La note 52 est présentée page 69 ainsi : soit « le droit épiscopal après son transfert, par la transaction de Passau, aux princes de l'Etat et de l’Empire d'Allemagne » (l’accord provisoire de 1552 sera formalisé par la paix d’Augsbourg en 1555). La phrase clé en latin est la suivante, page 86 : . Les phrases voisines l’affirment sans détour : . Elle est attribuée à Joachim Stephani, juriste protestant (1544-1623), Professeur à l’Université de Greifswald. Joseph Leclerc avance qu’elle se rencontre dans un ouvrage de 1599. Le texte semble avoir été réédité en 1612 avec une Préface de l’auteur Joachim Stephani datée de 1604 autour des legitimae juridictionis (compétences légales) dans laquelle il expose les raisons de la Réforme religieuse (abus de l’Église catholique : lucre, commende, négligences des pauvres, de l’enseignement, des églises, mœurs déshonnêtes...) et l’Institution des évêques protestants légitimés par élection locale et non plus par nomination du pape.