La guerre de Succession d'Espagne est un conflit ayant opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, et dont l'enjeu était, à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol, , la succession au trône d'Espagne et, à travers elle, la domination en Europe. Dernière grande guerre de , elle permit à la France d'installer un monarque français à Madrid : (deuxième fils du Dauphin et petit-fils de ), mais avec un pouvoir réduit et un renoncement théoriquement définitif, pour lui et pour sa descendance, au trône de France. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle espérée par , mais donnèrent néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d'Espagne, qui règne toujours sur ce pays trois siècles plus tard.
Succession d'Espagne (1680-1701)
La question de la succession d'Espagne se pose depuis 1665 en raison de l'état de santé du roi d'Espagne de Habsbourg (épileptique, hérédosyphilitique, stérile). Le , meurt sans descendance. Les deux principales familles régnantes d'Europe occidentale continentale, celle de France (Bourbon) et celle d'Autriche (Habsbourg), toutes deux très apparentées à , revendiquent alors le trône.
Les Habsbourg d'Autriche, branche cadette de la maison d'Espagne régnant sur le Saint-Empire romain germanique et l'archiduché d'Autriche, estiment que cet héritage doit revenir à l'un des leurs, entre autres parce que l'empereur était l'oncle du roi d'Espagne. Ce dernier souhaite donc que ce soit Charles, son second fils, qui hérite.
D'autre part, les Bourbons estimaient aussi avoir des droits sur le trône. est par sa mère le petit-fils de l'ancien roi espagnol et a été marié à Marie-Thérèse d'Autriche, fille aînée de . La loi salique n'existait pas en Espagne et une femme pouvait ainsi hériter. Le contrat de son mariage avec Louis stipulait le versement d'une dot de à la France, pour prix du renoncement de l'archiduchesse à ses droits sur les couronnes espagnoles. Le versement n'ayant jamais été honoré, considérait caduque la clause de renonciation.