Untermensch (pluriel : Untermenschen), littéralement « sous-homme », est un terme utilisé par les nazis pour décrire des « êtres inférieurs » non aryens, souvent qualifiés de « hordes de l'Est », c'est-à-dire les Juifs, les Roms et les Slaves - principalement les Polonais, les Serbes et les Russes. Le terme s'est également appliqué aux Noirs, aux mulâtres et temporairement aux peuples finno-ougriens. Les Juifs devaient être exterminés dans la Shoah, ainsi que les Roms et les handicapés physiques et mentaux. Selon le Generalplan Ost, la population slave ou juive de l'Europe centrale devait être éliminée, soit par des massacres comme la Shoah, soit par des expulsions massives vers l'Asie ou par la réduction au statut d'esclaves, conformément à la politique raciale nazie.
Le terme de « sous-homme » est utilisé pour la première fois en 1922 par l'auteur américain et membre du Ku Klux Klan Lothrop Stoddard dans le titre de son livre The Revolt Against Civilization: The Menace of the Under-man (en fr). Stoddard désigne ainsi ceux qu'il juge incapables de fonctionner dans la civilisation, qu'il attribue généralement (mais en partie seulement) à des causes raciales. Le terme a ensuite été adopté par les nazis à partir de la traduction allemande de ce livre sous le titre Der Kulturumsturz: Die Drohung des Untermenschen (1925).
L'idéologue nazi Alfred Rosenberg attribue à Stoddard le concept de l'Européen de l'Est en tant que « sous-homme » : se référant aux communistes russes, il écrivait dans son Der Mythus des 20. Jahrhunderts (Le Mythe du vingtième siècle), en 1930 : . Citant Stoddard :
Il est possible que Stoddard ait construit son « sous-homme » à l'opposé du concept dÜbermensch (surhomme) de Friedrich Nietzsche. Stoddard ne le dit pas explicitement, mais il se réfère de manière critique à l'idée de « sur-homme » à la fin de son livre.
Le mot allemand Untermensch existait déjà auparavant, mais dans un sens non racial. Par exemple, le poète romantique Jean Paul l'utilise dans son roman Hesperus (1795) à propos d'un orang-outang, au chapitre 8.