Concept

Glossaire de la langue du Troisième Reich

Résumé
La langue du Troisième Reich est la langue allemande telle qu’elle fut couramment pratiquée de 1933 à 1945, lorsque le parti nazi dirigé par Adolf Hitler présida aux destinées de l’Allemagne. La langue du Troisième Reich est une langue de propagande, conçue pour endoctriner les masses. Assez pauvre en raison des conditions de son apparition ainsi que d’un choix pleinement assumé, elle se caractérise par quelques néologismes, par l’usage fréquent du superlatif et de l’hyperbole quand il s’agit de magnifier le régime, de l’euphémisme et de l’abréviation (« nazi » est lui-même un acronyme) lorsqu’on veut entourer ses agissements de mystères, de la rhétorique religieuse lorsqu’on veut lui conférer un cachet solennel et, surtout, du déplacement sémantique et du renversement de valeurs de termes provenant d’autres langues, lexiques ou registres (dont celui du sport et de l’électromécanique mais aussi de la république de Weimar ou de la culture germanique) dont le matraquage incessant assure son adoption non seulement par un petit groupe réuni autour de Hitler et de son ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, mais aussi par le gouvernement et la société générale et jusqu’à ses exclus, victimes et opprimés de ce régime totalitaire. Une première étude de cette langue a été réalisée au cours de la période même où elle eut cours par Victor Klemperer qui y identifie un fond populiste provenant du romantisme allemand auquel se joignent des glanes de culture. Le résultat de ses observations, intitulé Lingua Tertii Imperii, fut complété dans l’immédiat après-guerre par une étude plus poussée, menée pendant trois ans par Dolf Sternberger, et et donnant lieu en 1957 au Wörterbuch des Unmenschen (Dictionnaire de l’inhumanité). À ces travaux de référence se sont ajoutées d’autres études sur la terminologie de la propagande hitlérienne mais aussi sur le langage concentrationnaire. Pour ce qui est de la France, Michael Marrus et Robert Paxton expliquent dans leur ouvrage Vichy et les Juifs que les autorités d'occupation cherchaient à dissimuler les objectifs réels des déportations, d'où l'utilisation courante d'euphémismes dans leurs communications.
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