L’alphabet grec est, historiquement, à l'origine des alphabets modernes servant à écrire les langues européennes. Ce n’est pas une création ex nihilo, car il est dérivé des alphabets utilisés sur la côte de Phénicie, l’alphabet phénicien. Celui-ci est à proprement parler un abjad, un alphabet consonantique. Cependant, vers le , des matres lectionis y apparurent pour indiquer certaines voyelles, surtout des voyelles finales.
Premier alphabet à noter véritablement les voyelles, une nécessité pour la transcription des idiomes indo-européens, qui sont essentiellement flexionnels, il a évolué au cours du temps et a donné naissance à de nombreux alphabets ultérieurs. Ce système d'écriture s'est rapidement propagé à l'Est, vers la Phrygie et à l'Ouest, en Eubée. Hors de la Grèce, il fut d'abord adopté par les Étrusques pour transcrire leur propre langue.
L'alphabet grec n'est pas le premier système d'écriture utilisé par les Grecs de l'Antiquité ; en effet, à l'époque des Mycéniens (XVIe-), ils utilisaient le linéaire B emprunté aux Crétois. Puis, durant les « siècles obscurs » (XIIe-) qui ont suivi la disparition de la civilisation créto-mycénienne, l'usage de l'écriture semble avoir disparu. C'est du , le début de l'époque archaïque, que datent les plus anciennes inscriptions grecques en écriture adaptée de l’alphabet phénicien qui nous sont parvenues
La Grèce antique, dans ses écrits, nous a laissé les témoignages de ses croyances sur l'origine de son écriture.
Homère, le premier, mentionne une écriture grecque lorsqu'il narre la légende de Bellérophon dans L'Iliade (VI, 168–170) :
Hécatée de Milet, un logographe (chroniqueur) du milieu du , attribue l'invention de l'écriture grecque à Danaos.
Hérodote, au , affirme que l'écriture grecque fut adaptée des Phéniciens. Il affirmait que cet emprunt s'était réalisé par l'entremise d'une colonie phénicienne, les Géphyriens, qui s'installa en Béotie. Les Grecs utilisaient le terme phoinikeia, les choses phéniciennes, pour désigner leur alphabet.