Le Huainanzi ou Houai-nan tseu () désigne un ensemble de vingt-et-un chapitres traitant de sujets divers, rédigés au , sous les Han Occidentaux à l'initiative de Liu An (-179~-122), oncle de l’empereur Wudi et roi de Huainan, capitale Shòuchūn (), actuel xiàn de Shòu ), dans la province de l'Anhui, aux confins de l'ancien État de Chu. Titré à l'origine Vastes lumières (), il s'agissait d'un ouvrage encyclopédique de cinquante-quatre chapitres, dont vingt-et-un « internes » () et trente-trois « externes » (), traitant d’une grande variété de sujets et rédigés par les fāngshì (), savants et spécialistes du Fāngxiāndào, que, selon les historiographes, Liu An entretenait en grand nombre. Il fut présenté à Wudi en Comme tous les ouvrages chinois, il circula sous forme de version commentée, les principales étaient celle de Gao You et de Xu Shen, datant toutes deux des Han Orientaux. La dernière, moins complète, fut progressivement délaissée à partir de la fin des Tang, mais on en connait un exemplaire des Song. Seuls les chapitres internes ou Neipian nous sont parvenus.
Selon les historiens Han, Liu An fut attiré dès son jeune âge par le savoir et la littérature. Il est le premier commentateur du Lisao de Qu Yuan, poète de Chu. C'était également un membre de la famille impériale dont le père, fils du fondateur de la dynastie, avait succombé, victime de ses ambitions politiques. Avec cet ouvrage, Liu An marchait dans ses pas et ceux de Lü Buwei, puissant personnage de l'État de Qin commanditaire des Annales de Lu, en cherchant à démontrer son pouvoir d'attirer les hommes de talent ainsi que ses capacités de gouvernant. Seize ans après la présentation de l'encyclopédie, il sera d'ailleurs accusé de complot et mettra fin à ses jours en
L'ouvrage aborde une grande variété de domaines : astronomie, médecine, cosmologie et mythologie, alchimie, sciences naturelles, philosophie, politique etc. Presque tous les grands courants de pensée des Qin et des Han y sont représentés : confucianisme, mohisme, légisme, théorie du Yin-Yang et des cinq éléments, et surtout taoïsme (courants huanglao, fangxian, jindan).