Les quinque viae (les cinq voies) sont des voies pour accéder à l'existence de Dieu par la raison. Elles sont développées par Thomas d'Aquin dans la Somme théologique, partie, question 2, article 3 : « Dieu existe-t-il ? ».
La méthode pour remonter à Dieu par la raison se résume à trois points : par mode de causalité (il est la cause de ce monde), par mode de négation, c’est-à-dire en niant en lui ce qui est limité en nous (par exemple : Dieu n'est pas matériel, mortel, localisé), et par mode d'éminence, en affirmant qu'il existe en lui éminemment ce qui est qualitatif en nous (par exemple : Dieu est amour, intelligence, puissance.)
L'homme étant un être fini, son esprit ne peut pas accéder (en dehors de la vision béatifique) à une connaissance directe de Dieu. L'existence de Dieu ne nous est donc pas évidente. La proposition "Dieu existe" doit donc être démontrée par les effets de Dieu, qui nous sont mieux connus. Saint Thomas nous propose ainsi cinq démonstrations a posteriori, ou cinq voies, par lesquelles la raison peut démontrer l'existence de Dieu.
Les trois premières voies sont de la même nature, elles évoquent une régression infinie et désignent Dieu pour y mettre fin. Elles ne sont que des manières différentes de dire la même chose. La quatrième est un argument de degré où le sommet de la perfection ne peut être que Dieu. La dernière voie est un argument du dessein qui nécessite un ordonnateur qui ne peut être que Dieu.
Il est évident, nos sens nous l'attestent, que dans ce monde certaines choses se meuvent. Or, tout ce qui se meut est mû par un autre. En effet, rien ne se meut qu'autant qu'il est en puissance par rapport au terme de son mouvement, tandis qu'au contraire, ce qui meut le fait pour autant qu'il est en acte; car mouvoir, c'est faire passer de la puissance à l'acte, et rien ne peut être amené à l'acte autrement que par un être en acte, comme un corps chaud en acte, tel le feu, rend chaud en acte le bois qui était auparavant chaud en puissance, et par là il le meut et l'altère.