Le Gouvernement provisoire russe ( – ) fut formé à Petrograd après l'abdication de Nicolas et dirigea l'Empire russe qui devenait une éphémère République russe le , avant d'être renversé par la révolution d'Octobre.
Dès la révolution de Février, l'autorité politique commença à se fissurer en deux institutions rivales : la Douma d'État de l’Empire russe et le Soviet de Petrograd entrèrent en compétition pour le pouvoir.
Après l'abdication de l'empereur, le puis celle de son frère le grand-duc Michel le lendemain, et selon la volonté de ce dernier, un gouvernement provisoire devait diriger le pays jusqu'à ce qu'une assemblée constituante ait déterminé la nouvelle forme de gouvernement en Russie. Dans ce but fut réuni le le quatrième Comité temporaire de la Douma d'État, présidé par l'octobriste Mikhaïl Rodzianko.
Le gouvernement provisoire était chargé d'organiser les élections définissant cette assemblée. Son pouvoir fut en réalité limité par l'autorité croissante du Soviet de Petrograd. Celui-ci contrôlait l'armée, les usines et les voies ferrées et avait le soutien des ouvriers, ce qui fit de cette période une période de cohabitation, bien que le Soviet ait initialement soutenu le gouvernement provisoire.
Ce gouvernement fut d'abord dirigé par le prince Gueorgui Lvov puis par Aleksandr Kerenski. Il parvint à organiser les élections, mais pas à désengager la Russie de la Première Guerre mondiale, ce qui affaiblit sa popularité auprès du peuple, qui en supportait le poids. En fait, il lança même une offensive contre les armées allemande et austro-hongroise en . Ce gouvernement renâclait à prendre des décisions politiques importantes, précisément parce qu'il était supposé être provisoire. Cette brèche fut exploitée aussi bien par la droite, sous la forme de l'affaire Kornilov, que par la gauche, qui mit fin au gouvernement provisoire par la révolution d'Octobre, transférant le pouvoir suprême aux soviets, alors aux mains des bolcheviks. Ces derniers remplacèrent le gouvernement par le leur.