La scolastique (du latin schola, « école », issu lui-même du grec , « repos, temps libre, loisir consacré à l'étude ») est la philosophie développée et enseignée au Moyen Âge dans les universités : elle vise à concilier l'apport de la philosophie grecque (particulièrement l'enseignement d'Aristote et des péripatéticiens) avec la théologie chrétienne héritée des Pères de l'Église et d'Anselme. De ce fait, on peut dire qu'elle est un courant de la philosophie médiévale.
Le terme de « scolastique », dérivé du terme schola, provient du grec scholê au sens d’oisiveté, de temps libre, d’inactivité, qui signifie : « tenir école, faire des cours ». C’est qu’en effet, au Moyen Âge, seuls les clercs réguliers avaient la « scholê », c'est-à-dire le loisir d’étudier, laissant aux autres (le clergé séculier, les frères convers, les laïcs, etc.) le soin des affaires matérielles.
Une des bases de la scolastique est l'étude de la Bible. Celle des Septante fut traduite de l'hébreu au grec à Alexandrie. L'Ancien Testament fut ensuite traduit de l'hébreu au latin par saint Jérôme, qui révisa également une ancienne version en latin du Nouveau Testament, ce qui a donné la Vulgate. La Vulgate devient le texte de référence absolu pour les penseurs latins du Moyen Âge. Uniquement accessible aux lettrés, elle est le fondement incontesté des études. Sont aussi soumis à l'étude scolastique l'enseignement officiel de l'Église, notamment les décisions des conciles ; les écrits des saints, tels saint Augustin, saint Hilaire, Grégoire le Grand ; les traités attribués à Denys l'Aréopagite, et surtout les quatre livres des Sentences, où Pierre Lombard avait rangé, vers 1150, l'ensemble des données et des problèmes de la foi chrétienne tels qu'ils avaient été déterminés, discutés, compris, par les principaux penseurs de l'Église.
La réconciliation entre Aristote, « le divin docteur », et la foi chrétienne passe en particulier par la tentative de résoudre les tensions entre philosophie première (selon Aristote) et théologie, autrement dit entre une métaphysique générale (philosophie première appelée plus tard ontologie, ou ontosophie) et une science de l'être par excellence (plus tard, metaphysica specialis, la théologie).