150px|right|thumb|Un exemple de daguech doux, dans le tav. יִכְתְּבוּ est la troisième personne du pluriel du futur du verbe כָּתַב
Le daguech ou daguesh (hébreu : דָּגֵשׁ, [dāgēš], intensificateur) est un signe diacritique introduit dans le système de ponctuation massorétique du texte hébraïque afin de signaler un changement phonétique dans certaines consonnes de l'alphabet hébraïque.
Placé au centre de certaines lettres, il a la même apparence que le mappiq (utilisé avec la lettre heh et, plus rarement l'aleph, afin d'indiquer qu'elles doivent être prononcées) et le shourouq (utilisé pour le vav), mais possède une fonction différente.
Il existe deux types de daguech :
le daguech doux (daguesh qal) ou qashian qui indique une mutation consonantique ;
le daguech dur (daguesh hazaq) ou qaplan qui indique une gémination consonantique.
Heinrich Graetz a montré que le daguech est le premier signe de ponctuation massorétique employé, avant même les points-voyelles, pour distinguer l'état absolu de l'état construit et le shva quiescens du shva mobile. L'emploi régulier du daguech et sa représentation graphique par un point au centre de la lettre semble être particulier au système de vocalisation de l'école massorétique de Tibériade : dans le système dit supra-linéaire de l'école babylonienne, le point n'était à l'origine pas employé du tout, et le daguech n'était pas indiqué dans tous les cas où il était nécessaire.
L'usage du terme daguech comme nom d'un point indiquant une prononciation intensifiée n'apparaît pas dans les vieux textes massorétiques et dans le Mahzor Vitry, où le terme daguech indique la prononciation intensifiée elle-même, en contraste avec rafè, la prononciation faible. Il y est fait référence dans la littérature rabbinique traditionnelle sans utilisation spécifique.
L'usage actuel commence probablement avec les derniers massorètes, dont Aharon ben Moshe ben Asher, et les premiers grammairiens hébraïques, comme Saadia Gaon, qui intitule l'un des traités de son travail grammatical Livre du Daguech et du Rafè.