Le lévirat est un type particulier de mariage où le frère d'un défunt épouse la veuve de son frère, afin de poursuivre la lignée de son frère. Les enfants issus de ce remariage ont le même statut que les enfants du premier mari. Durant l'Antiquité, le lévirat était pratiqué notamment par les Égyptiens, les Babyloniens, les Phéniciens, les Hébreux et les Xiongnu.
Le terme est un dérivé du mot latin levir, qui signifie « frère du mari ».
Le lévirat est défini dans l'Ancien Testament de la Bible (ou Tanakh dans le judaïsme) au Livre du Deutéronome (). Chez les Hébreux, si deux frères demeurent ensemble et que l'un d'eux vienne à mourir sans laisser d'enfant, le frère survivant devait épouser la veuve du défunt, toute autre alliance étant interdite à la veuve ; en cas de refus de la part du frère, la femme pouvait néanmoins échapper à l'interdiction d'exogamie par la cérémonie de la Halitsa durant laquelle elle devait cracher au visage de son beau-frère, et lui ôter l'une de ses chaussures, et les personnes présentes lors de cette cérémonie, en Israël, nommaient la maison, « la maison du déchaussé » () . Cela avait pour effet de délier les deux protagonistes de leur mutuelle obligation.
Le lévirat (Yibboum), et la renonciation au lévirat, jouent un rôle important dans les histoires d'Er, d'Onan et de Tamar, () d'une part, de Ruth () d'autre part, donc dans la lignée messianique de David () et de Jésus-Christ ().
Cette pratique, souvent forcée et combinée avec la polygamie, est notamment encore pratiquée dans certains pays africains. Le Bénin l'a interdite en même temps que la polygamie le . Elle est encore pratiquée dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Burkina Faso, le Sénégal, la Guinée ou le Togo. Elle existe également dans certaines communautés du Tchad.
On peut aussi constater que cette pratique est encore en éveil dans certaines ethnies en République du Congo, notamment chez les Bémbés, Mbochis et Tékés.
Le lévirat est dénoncé comme étant une pratique rétrograde, limitant les droits des femmes et maintenant l'idée qu'« une veuve fait partie de l'héritage ».