Le nombre est, en grammaire et linguistique, un trait grammatical indiquant la quantité et caractérisant certains lemmes comme les noms et adjectifs, les pronoms ainsi que les verbes.
Dans le système nominal et pronominal, le nombre représente, de manière plus ou moins précise, la quantité d’unités du lemme (une unité : chat, plusieurs unités : chats). Dans le système verbal, il n’est souvent que la représentation du nombre d’un nom ou d’un pronom liés à ce verbe (jouant le plus souvent le rôle de sujet). On dit dans ce cas que le verbe est accordé en nombre avec cet autre mot, qui n’est pas forcément présent dans l’énoncé mais peut être sous-entendu (en latin : amat « (il) aime » ~ amant « (ils) aiment » : le pronom sujet n’est pas exprimé mais le verbe sous-entend, respectivement, « un seul sujet à la personne » ~ « plusieurs sujets à la personne »).
Le nombre doit être distingué de l’utilisation des numéraux qui, eux, indiquent une quantité mathématique précise. En effet, dans la plupart des langues, le nombre ne dénote qu’une quantité vague. Si dans la plupart des langues indo-européennes modernes, le nombre se limite à une opposition binaire vague (singulier : une unité, pluriel : plusieurs unités), il existe d’autres cas de figure faisant intervenir un découpage plus précis :
le singulier, qui représente exactement une unité du lemme ;
le singulatif, qui représente une unité tirée d’un ensemble normalement composé de plusieurs unités (en breton, où gwezenn, « arbre », est le singulatif de gwez, « arbres », en arabe). Le singulatif se remarque parce qu’il est marqué (comme par un morphème), au contraire de la forme plurielle ;
le duel, qui représente exactement deux unités (en breton, où daoulagad, « yeux », est le duel de lagad, « œil », lituanien, slovène (Ex : fant « enfant », qui donne fanta à la forme duel), sorabe, grec ancien (λύω « je délie », qui donne λύετον à la forme duel), sanskrit, hébreu, arabe, langue des signes française et langue des signes de Belgique francophone).