L'enlèvement des lycéennes de Chibok a lieu en avril 2014, pendant l'insurrection de Boko Haram. Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, 276 lycéennes, la plupart chrétiennes, sont enlevées par des combattants islamistes du Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, dit « Boko Haram » lors d'un raid dans la ville de Chibok, dans l'État de Borno, au Nigeria. L'attaque est revendiquée le 5 mai par le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, qui condamne l'« éducation occidentale » et annonce la mise en « esclavage » des jeunes filles. Ces dernières sont mariées de force à des combattants et détenues pendant des années dans la forêt de Sambisa, le sanctuaire des djihadistes.
Sur les 276 lycéennes enlevées, 57 parviennent à s'enfuir peu après le raid, 107 sont libérées en 2016 et 2017 après des négociations entre le gouvernement nigérian et Boko Haram et 112 sont toujours portées disparues en 2018.
Massacre de Mamudo
Le nom officiel de Boko Haram est « Jamāʿat ʾahl al-sunnah li-l-Daʿwah wa-al-Jihād » qui signifie en arabe « Peuple engagé dans la propagation de l'enseignement du prophète Mahomet et du djihad » ou « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad » selon les traductions. Dans sa définition abrégée en haoussa, « Boko Haram » signifie « L'éducation occidentale est interdite ». Boko Haram cible donc particulièrement les lycées et les écoles où est dispensé un enseignement jugé trop occidental par les islamistes.
Les islamistes attaquent à plusieurs reprises des établissements scolaires, tuant professeurs et lycéens. Ainsi, le , à Mamudo, des hommes armés massacrent 41 lycéens et un professeur, le 29 septembre, à Gujba, au moins 44 étudiants sont abattus dans leur dortoir et la nuit du 24 au , à Buni Yadi, 59 lycéens sont tués dans un autre massacre.
Si les lycéennes sont épargnées lors de ces trois attaques, des enlèvements commencent à être commis par les islamistes : ainsi, le , lors de la bataille de Bama, des femmes et des enfants sont capturés par les hommes de Boko Haram.