Le multilatéralisme est un concept utilisé dans le champ des relations internationales. Il se définit comme un mode d'organisation des relations inter-étatiques. Il se traduit par la coopération de trois États au moins dans le but d'instaurer des règles communes. Il a essentiellement la forme institutionnalisée de ces relations (au sein des organisations internationales). Les relations internationales sont communément décrites comme un domaine anarchique, dans le sens où il n'existe pas de gouvernement mondial, de pouvoir central, d'instance de contrôle supérieure aux États: il s'agirait d'un état de nature, antérieur à la signature du Pacte Social. Tel que décrit par Thomas Hobbes, l'état de nature est un monde où chacun dispose du droit absolu de recourir à la force pour se faire justice. Mais cet état de nature a plus valeur d'idéal-type que de réalité. En effet, au sein de l'anarchie internationale ont pu apparaître, là où les États se reconnaissaient des intérêts communs, des stratégies coopératives, qui ont permis de réduire les effets pervers de l'anarchie et de limiter le recours à la guerre. La création d'un ordre mondial où la guerre n'aurait plus sa raison d'être a été une des préoccupations des penseurs du Siècle des Lumières. Ceux-ci ont opposé à cette vision sombre de la condition humaine un idéalisme dans lequel la paix pouvait exister de façon positive, par la création d'institutions adéquates. Contre un réalisme politique amoral, postulant une « nature humaine » mauvaise et condamnée à le rester, l'idéalisme des Lumières propose des idées aux accents universels qui seraient capables de changer les hommes pour améliorer leur condition. Michael Howard a souligné que la paix imaginée par les intellectuels des Lumières a été une idée commune à de nombreux penseurs au cours de l'histoire, mais c'est seulement depuis deux siècles qu'elle est considérée comme un objectif possible, voire désirable, par les leaders politiques.
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