vignette|upright 1.5|Un enterrement à Ornans (1849-1850), huile sur toile de Gustave Courbet (musée d'Orsay) que l'artiste voyait comme .
Le réalisme est un mouvement artistique apparu en France et en Grande-Bretagne au milieu du , qui, affirmant sa différence quant au romantisme, se caractérise par une quête du réel, une représentation brute de la vie quotidienne et l'exploration de thèmes sociétaux. Le réalisme n'est pas une tentative d'imitation servile du réel, et ne se limite pas à la peinture.
Il explose les canons, usages ou règles de la peinture académique de son temps, dans un contexte qui voit l'émergence de la photographie, des idéaux du socialisme et du positivisme, et participe du phénomène général de remise en cause des catégories esthétiques et des hiérarchies artistiques. Par sa radicalité, ce mouvement permet aux différentes avant-gardes artistiques de s'affirmer à partir de la fin du .
vignette| : Honoré Daumier illustre par cette caricature la polémique qui entoure le pavillon Courbet en marge de l'Exposition universelle (lithographie, 1855, The Phillips Collection).|alt=
L'année 1836 marque un arrêt dans la fortune de l'art romantique : une Scène d'Hamlet d'Eugène Delacroix est refusée au Salon de peinture et de sculpture. Quelques années plus tard, le peintre dira : .
Au sortir du Salon de 1846, Charles Baudelaire écrit : . Ainsi, le terme « réalisme », au sens d'une conception esthétique selon laquelle le créateur décrit la réalité sans l'idéaliser , va s'imposer dans la langue française peu avant le milieu du et le débat conceptuel entre les différentes manières de représenter idéalement ce qui existe est antérieure à l'émergence du mouvement. Pour autant, et comme l'exprime Baudelaire, l'académisme et l'école romantique portent eux aussi et chacun à leurs manières, un idéal.
Influencé entre autres par Delacroix, Géricault et Constable, se liant d'amitié avec Baudelaire, engagé politiquement car marqué par la révolution de 1848, le peintre Gustave Courbet introduit une rupture radicale : il emploie le terme « réalisme » pour désigner sa propre peinture en 1855, en marge de l'exposition universelle de Paris.