L'aperception est la faculté à rassembler dans une unité de multiples petites perceptions inconscientes. Ce concept de philosophie a connu une grande postérité. Chez Leibniz, elle se produit grâce à une réflexion sur soi et s'identifie dès lors à la conscience. Kant va distinguer l'aperception empirique et l'aperception transcendantale. Dans l'histoire de l'idéalisme allemand, la première définition de l'aperception est due à Leibniz. Selon Pierre Osmo, qui se réfère à Yvon Belaval , c'est dans la dernière philosophie de Leibniz qu'« aperception » s'est orthographiée ainsi. L'aperception, étymologiquement ad-perceptio, comporte deux propriétés fondamentales : : Pour Leibniz, la perception est . Étant commune à toutes les monades et fonction d'un point de vue, c'est, selon Leibniz, . Ainsi s'analyse-t-elle . Le passage à l'aperception elle-même s'effectue ; l'aperception se produit . Dans sa théorie des « petites perceptions », Leibniz différencie donc la perception et l'aperception. Les perceptions sont reçues par nos sens mais sont tellement infimes et continues que nous pouvons ne pas les apercevoir (consciemment). Leibniz donne l'exemple des multiples vagues dans la mer qui sont chacune nécessairement perçues, et pourtant la conscience n'a accès qu'au bruit d'ensemble de la mer, résultat de l'addition continue des petites perceptions. Il donne aussi l'exemple du bruit du moulin, que chacun aperçoit aisément, mais auquel on peut tellement s'habituer qu'il finit par être perçu (entendu) sans que nous en ayons encore conscience. La distinction entre les petites perceptions et l'aperception consciente est l'une des premières formulations des limites du champ de la conscience. Pour Kant, l'aperception désigne l'unité de la conscience qui précède le contenu de nos intuitions sensibles, sans laquelle la représentation des objets serait impossible.

À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Publications associées (3)
Concepts associés (2)
Philosophie
La philosophie, du grec ancien (composé de , « aimer », et de , « sagesse, savoir »), signifiant littéralement « amour du savoir » et communément « amour de la sagesse », est une démarche qui vise à une compréhension du monde et de la vie par une réflexion rationnelle et critique. Cette réflexion n’est pas pour autant le propre d’un homme en particulier mais de tout homme dans sa dimension proprement humaine même si certains penseurs en ont fait le cœur de leur activité.
Pensée
Au sens large du terme, penser est une activité psychique, consciente dans son ensemble (mais parfois incontrôlée), qui recouvre les processus par lesquels sont élaborées, en réponse aux perceptions venues des sens, la synthèse des images et des sensations réelles et imaginaires qui produisent les concepts que l'être humain associe pour apprendre, créer, agir et communiquer dans la réalité. Penser vient du bas latin « pensare » (en latin classique : peser, comparer), fréquentatif du verbe « pendere » : peser.

Graph Chatbot

Chattez avec Graph Search

Posez n’importe quelle question sur les cours, conférences, exercices, recherches, actualités, etc. de l’EPFL ou essayez les exemples de questions ci-dessous.

AVERTISSEMENT : Le chatbot Graph n'est pas programmé pour fournir des réponses explicites ou catégoriques à vos questions. Il transforme plutôt vos questions en demandes API qui sont distribuées aux différents services informatiques officiellement administrés par l'EPFL. Son but est uniquement de collecter et de recommander des références pertinentes à des contenus que vous pouvez explorer pour vous aider à répondre à vos questions.