Le Schisme national (en grec moderne : ) fut la rupture définitive entre les partisans du roi Constantin de Grèce et ceux du Premier ministre Elefthérios Venizélos en 1916. Elle se matérialisa dans la création d'un second gouvernement, dit de Défense nationale, par Venizélos à Thessalonique.
Grèce dans les guerres balkaniques
thumb|Le roi Constantin de Grèce.
En 1914, le royaume de Grèce se remet à peine des deux guerres balkaniques (1912-1913 et 1913) auxquelles il a participé. De fait, le pays est certes ressorti vainqueur de ces conflits, ce qui lui a permis d’agrandir considérablement son territoire et de s’étendre en Macédoine, en Épire, en Égée et en Crète, mais il a également été durement éprouvé par les combats. Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, la situation économique de la Grèce est donc préoccupante et Athènes est à la recherche de soutiens financiers à l'étranger.
Les guerres balkaniques ont par ailleurs divisé la classe politique hellénique. Désireux de laver son honneur et de faire oublier le désastre de la guerre de Trente jours (1897), le diadoque puis roi Constantin s’est en effet davantage comporté en militaire qu’en chef d’État pendant les combats. Des frictions se sont donc produites entre Constantin et l’État-major d’une part et le Premier ministre Elefthérios Venizélos, d’autre part. Davantage soucieux de renforcer les frontières de la Grèce que d’humilier ses ennemis (Empire ottoman puis Bulgarie), l’homme politique a en effet obligé plus d’une fois l’Armée à se concentrer sur des objectifs stratégiques plutôt que militaires et Constantin a eu beaucoup de difficultés à l’admettre.
thumb|left|Le Premier ministre grec Elefthérios Venizélos.
Quand éclate la Première Guerre mondiale le , Athènes proclame officiellement sa neutralité. Cependant, les grandes puissances essaient d'obtenir sa participation au conflit. Ainsi, dès la fin juillet, le Kaiser Guillaume envoie un télégramme à son beau-frère, le roi Constantin, pour lui demander quelle serait l’attitude de la Grèce en cas de guerre.