vignette|Représentation d'un « meurtre rituel », cathédrale de Sandomierz, Pologne, ( ).|alt=
Laccusation de meurtre rituel à l'encontre des Juifs (hébreu : עלילת דם ’alilat dam « accusation de sang ») est une allégation antijuive ou antisémite selon laquelle les Juifs assassineraient des enfants non-juifs à des fins rituelles, la confection de pains azymes pour la Pâque étant la plus fréquemment citée.
Il s'agit de l'une des allégations antijuives les plus anciennes de l'Histoire : il y aurait en effet eu plus de et, probablement, des milliers de rumeurs.
Le premier exemple connu d'accusation de légende des meurtres rituels précède le christianisme, puisqu'il est fourni, selon Flavius Josèphe, par Apion, un écrivain égyptien hellénisé ayant vécu au .
vignette|Crucifixion de Guillaume de Norwich représentée dans l'église de la Sainte-Trinité de Loddon, dans le Norfolk.
Toutefois, et bien que le sénateur romain Cassiodore ait recommandé la traduction des œuvres de Josèphe en latin au , l'accusation ne fut jamais réitérée avant le , y compris par les plus âpres adversaires du judaïsme, dont Agobard, l'évêque de Lyon (), le moine cistercien Rudolphe de Rhénanie (qui invectiva les Juifs en 1146, les qualifiant d' et incitant ses contemporains à les tuer), ni par Bernard de Clairvaux (1091-1153) qui a pour sa part pris leur défense et tenté notamment de restreindre les discours de son ancien disciple Rudolphe, ni par Pierre le Vénérable qui conseilla à Louis VII de considérer les Juifs comme « les pires ennemis de la foi », plus haïssables encore que les Sarrasins.
L'affaire de Guillaume (William) de Norwich est le premier cas connu d’accusation de meurtre rituel lancée par un moine chrétien, Thomas de Monmouth, en 1144. L’enfant, affirme-t-il sur base d’une information transmise par un Juif baptisé, aurait été assassiné car une prophétie annoncerait que les Juifs regagneraient le contrôle de la Palestine s’ils immolaient un enfant chrétien chaque année. Il n’est toutefois pas fait mention dans ce premier cas d’un quelconque usage du sang.