vignette|Mémorial médiéval (copie) du pogrom contre les Juifs de Rothenburg en 1298.
Le mot pogrom (d'origine погро́м) signifie « destruction, pillage ». Il est utilisé spécifiquement dans plusieurs langues pour décrire les attaques, accompagnées de pillages et de massacres, contre les Juifs en Russie, perpétrées le plus souvent par des communautés politiques ou religieuses, sans réaction des autorités ou avec leur assentiment, entre 1881 et 1921. Il désigne aussi, de façon générale, des violences et des émeutes sanglantes dirigées par une partie de la population contre des minorités ethniques, religieuses ou d'origine différente de cette population.
Concernant les pogroms menés contre les Juifs, des violences similaires, mais d'ampleur plus limitée, surviennent à la même époque en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et dans les Balkans. Raul Hilberg définit le pogrom comme .
vignette|Massacre des Juifs à Barcelone durant les émeutes anti-juives de 1391, J. Segrelles, 1910.
Pour Léon Poliakov ou Gerald Messadié, le premier pogrom eut lieu en l'an 38 lors des Émeutes antijuives d'Alexandrie.
Le Dictionnaire de la Shoah affirme que les premiers pogroms sont dus aux chevaliers de la première croisade en 1096. Il s'agit du début d'une longue série de massacres de juifs qui émaillent l'Europe du Nord et de l'Est pendant tout le Moyen Âge. Mais des pogroms ont aussi lieu en Espagne, en 1013 à Cordoue, en 1066 et 1090 à Grenade, deux villes alors musulmanes, en 1391 à Barcelone ou en 1506 à Lisbonne au Portugal où furent massacrés.
Les historiens estiment qu’entre et furent forcés à la conversion ou à l’exil dans la Péninsule Ibérique au cours du . Plusieurs milliers furent exécutés par l’Inquisition pour marranisme (réel ou supposé), en particulier sous la direction de Torquemada. D'autres sources indiquent qu'environ 350 000 marranes espagnols furent victimes de l'Inquisition entre 1480 et 1808, dont plus de 30 000 brûlés vifs et 18 000 brûlés en effigie.